Il fallait les voir les quarantenaires cet après-midi entourées de leur marmaille en train de ramasser des courges dans un champ plus grand que le stade olympique. Pas trop de larmes, pas trop de cris, beaucoup de terre et des rires. Pas pire les barouettes, bien pleines. C’est toutes fières, le triceps gonflé qu’elles pensaient en choeur que Josée Lavigueur n’avaient qu’a aller se rhabiller lorsqu’elles l’ont vue : la pitoune de 20 ans aux seins surélevés accompagnée de ses 2 gorilles qui se penchaient pour ramasser les courges au gré des désirs de la mistinguette. ok souvent Monsieur Univers n’a pas de tête alors Marie a pensé a Mammouth et je me suis dit que finalement ils sont bien loin mes 20 ans!
Le dentiste
Ben quoi qu’est ce qu’elle a ma gueule!
Pourquoi faut-il que cette phrase me vienne en tête lorsque je vais chez le dentiste pour le nettoyage que lui seul sait faire! Parce que je sais que cela va me coûter la peau des fesses à chaque fois qu’il va me dire qu’il y a comme un petit quelque chose qui le titille (m’a t’en faire moi des titillements à 500 douilles le gratouillis, et vous faites aussi les ongles pour ce prix là).
Non mais c’est vrai quoi! En écrivant cette chronique, j’ai la gueule de travers vu qu’il m’a gelé le gars qui sourit tellement sur sa photo de promo que j’ai envie de lui refaire le portrait tout en regardant mon portefeuille qui est devenu anorexique.
Et pourtant je suis sage comme une image allongée sur mon fauteuil la tête en bas, le rouge au front, ce qui me fait penser qu’il doit voir jusque dans mon cerveau par mes narines dilatées et gelées elles aussi tant qu’on y est. Non, je ne crie pas, ne me révolte pas, ne frémis même pas lorsqu’il me pique, me triture par le dedans ou extraque la moindre parcelle de ce qu’il a à extraire et dont je ne veux même pas entendre parler.
Je suis à la limite d’aimer cela car il est beau comme un coeur mon dentiste et j’ai des frissons jusque dans les orteils lorsqu’il me passe sa fraise.
Le pire dans tout cela c’est que je vais y retourner plutôt 2 fois qu’une. Faut être maso vous ne trouvez pas!
Pink Martini
Il faut que je vous dise combien extraordinaire fut ma chance d’assister à leur concert.
Ils débarquent sur scène en costume même le batteur, c’est surnaturel et déjà le public est en délire mais c’est religieusement que ce dernier écoute une version du Boléro de Ravel, premier morceau de ce groupe dont les airs se succèdent et nous entraînent au Brésil, au Portugal, au Japon, aux États, etc.
Chapeau bas à cette magnifique chanteuse qu’est China Forbes qui nous a même régalés de leur première chanson en arabe. Six langues différentes, mêlant les origines, les styles… sur scène ils jouent une phénoménale entente et nous font comprendre que les barrières peuvent se baisser lorsqu’on le souhaite vraiment.
Tout simplement merci! À écouter sans modération…
Self-control
Je suis une mère de famille organisée et comme toute mère digne de ce nom, je prépare tout à l’avance le soir avant de me coucher.
Les vêtements des enfants sont prêts, les lunchs préparés, la table du petit déjeuner mise, les céréales sorties tout juste si les chaussures ne sont pas déjà lacées! Et tout cela au nom de quoi, du sacré temps qui s’écoule trop vite le matin avant de partir bosser.
Or ce matin, j’ai failli perdre le contrôle pour ne pas dire mon contrôle. Tout a commencé lorsque mes adorables bambins se sont réveillés. Petit homme ne voulait pas se lever et Canard joli qui d’habitude s’habille sans broncher a commencé à râler devant les habits sortis (malgré la règle de base qui dit qu’il est interdit de changer le matin les vêtements choisis la veille). Et oui, figurez-vous que le chandail n’était pas assez court, que le pantalon était trop chaud et que pour couronner le tout, elle n’avait pas de bandeau assorti (et qui lui a appris qu’il fallait assortir les accessoires aux vêtements – je vous le donne en mille!).
Passés à table, les céréales n’étaient pas de la bonne sorte, le pain grillé trop grillé et les muffins pas assez cuits. Bref, le ton a commencé doucement à monter lorsque Petit homme a renversé son lait. « Oups maman, un dégât ». Direction la salle de bains pour laver l’homme, puis la chambre pour le changer et retour dans la salle à manger pour nettoyer. Pendant ce temps, Canard joli se faisait belle dans la salle de bains et comble de joie, elle avait fini par trouver la barrette de la même couleur que son tee-shirt lorsque Petit homme s’est essuyé la bouche pleine de dentifrice sur le tee-shirt en question. La chicane a pogné et c’est hystérique à l’intérieur mais toute souriante à l’extérieur que je suis arrivée.
J’ai réussi à consoler mes 2 loustics, une avec une chemise de la même couleur que la barrette et l’autre avec l’accord d’emmener un jouet dans l’auto et nous nous sommes enfin dirigés vers la sortie lorsque j’ai réalisé que mes boîtes à lunch n’étaient plus à leur place. « ah, ah, ah! » a fait le Petit homme, « je les ai cachées » a-t-il continué en chantant et en sautant d’un pied sur l’autre. Cela m’a pris 10 minutes pour trouver la boîte à lunch qu’il avait caché dans son lit sous ses toutous (car à 4 ans, on ne peut pas espérer qu’il se souvienne où il l’avait mise, après tout ce n’est qu’un gars!) et c’est avec une bonne demie-heure de retard que je suis montée dans la voiture lorsque Petit homme a dit d’une toute petite voix : « Maman, caca ».
Après les avoir déposés à l’école et à la garderie et qu’enfin seule, dans ma voiture où en retard sur mon horaire habituel, j’ai dû subir les embouteillages (à croire que tout le monde s’était donné rendez-vous sur la route ce matin juste pour se moquer de ma tête ébouriffée du « j’ai pas eu le temps de me pomponner »), je me suis demandé l’espace d’une seconde : ça se vend-tu des enfants!?
La tolérance…
Le 11 septembre est à nos portes et depuis 2001, cette date est à jamais gravée dans nos mémoires.
Une bande de fanatiques a frappé comme d’autres l’avaient déjà fait par le passé. L’Arménie, le Tibet, le génocide juif, malheureusement etc, sont les tristes oeuvres de fous tous différents de race et de religion.
La mémoire est sélective et a la faculté d’oublier. Nos enfants se souviendront-ils de ce 11 septembre? Rien n’est moins sûr. Nos cours d’histoire ne sont plus ce qu’ils étaient.
Lorsque j’étais enfant, bénie de vivre au milieu de l’Océan indien, la tolérance était juste un mot de 4 syllabes parmi tant d’autres. Catholique, je vivais avec des protestants, des juifs, des musulmans, des bouddhistes, des malabars, des hindous, et j’en passe et aucune race ou religion ne dominait les autres. Nous vivions ensemble, parlant le langage de l’amitié et nos différences nous apprenaient non pas la tolérance mais le partage, la soif d’apprendre, l’ouverture aux autres.
La tolérance, c’est « in » mais je me refuse de l’apprendre à mes enfants. Je leur apprends à vivre et à aimer. J’espère pour eux un monde comme celui de mon île à cette époque où la religion, la race et la couleur de la peau n’avaient pas plus d’importance que la couleur des yeux.
Retrouvailles
Ce mot m’était inconnu lorsque je vivais de l’autre côté de l’Atlantique car nous n’avons pas ce genre de traditions là-bas. Oh c’est sûr certains en organisent mais il s’agit là d’événements sporadiques. C’est pourquoi ma surprise fut grande lorsque j’ai été invitée à retrouver mes copines et copains de mon club de basket d’il y a 25 ans.
Au début, j’ai paniqué… j’étais une des meilleures joueuses, un peu vedette sur les bords, allaient-ils me reconnaître? Mon corps athlétique a changé en vicieux bourrelets qui ne partent plus, que dire des rides, et plus profondément, de quoi allions-nous bien pouvoir parler après tant d’années? Serait-ce un fiasco?
Et puis, le grand jour est arrivé. La première que j’ai rencontrée fut ma meilleure amie à l’époque et passée la première larmette à l’oeil (tellement charmant lorsqu’elle a prononcé ses mots avec son accent chantant), nous sommes tombées dans les bras l’une de l’autre et oh miracle, nos filles également comme si notre amitié les liait aussi. Ce fut enchanteur. Les uns après les autres, nous avons évoqué des souvenirs tous retenus différemment : les premiers flirts (le mien est toujours aussi craquant et je suis heureuse d’avoir fait la connaissance de sa charmante famille), les premières larmes, les blessures sportives, les stages, etc, tout y est passé. Certes, tout le monde a vieilli mais notre complicité était là reliée par un ballon orange et dûe à un homme qui a su nous apprendre la solidarité, l’esprit d’équipe et l’envie de gagner (tiens j’ai même oublié que j’avais des bourrelets!). Sans cet homme extraordinaire, nous ne serions certainement pas les hommes et les femmes que nous sommes devenus. Pour beaucoup d’entre nous, il est le 2e père, celui qui nous écoutait, nous consolait et nous engueulait.
Tout cela s’est bien entendu terminé sur le terrain où notre maladresse nous a fait beaucoup rire. Ce match amical où les enfants nous ont accompagnés m’a attiré des larmes de joie et c’est avec le bonheur de nous avoir retrouvés que nous nous sommes quittés.
Merci Janot pour cette merveilleuse journée et pour les centaines d’heures où tu m’as fait suer! Tu tiens une grande place dans mon coeur et je sais que c’est grâce à toi si j’arrive à mordre ainsi dans la vie.
Jetlag
et bien me revoilou! en plein décalage horaire mais heureuse quand même de rentrer chez moi, heu chez nous (je suis au Québec tout de même!).
Le voyage fut long, lever à 5 heures du mat (et non je n’ai pas de frissons – ndlr : en référence à une célèbre chanson du vieux continent), 1 heure 30 de route, 3 heures d’attente à courir après ma progéniture dans l’aéroport de Marseille en essayant de faire comprendre à Canard joli qu’il ne faut pas faire copine avec Môssieu le douanier qui grâce à son métier ne sait pas sourire, 8 heures 30 de vol à expliquer 2 000 fois qu’on va finir par finir d’arriver, un dernier sourire à un autre Môssieur le douanier qui tient lui non plus ne sait pas sourire, fâchement fort le mec car mes 2 moussaillons sont craquants avec leur bronzage à faire pâlir de jalousie Miss Claudia Schiffer de retour de la Barbade, et puis encore 3 heures de route avant, enfin, de regagner son home sweet home.
Il est 22h30 ici, 4 heures du mat dans mon corps et je vais me coucher car je bosse demain. Cinq semaines de vacances idylliques auxquelles je vais rêver en me lovant dans les bras de Morphée.
Marie-Josée, Mammouth et Merveille, vous m’avez manqué et j’ai souvent pensé à vous en regardant mes 2 loustics faire des pâtés de sable et des galipettes dans l’eau (dit-elle en baillant aux corneilles à s’en décrocher la mâchoire).
J’ai fait le plein de souvenirs merveilleux mais c’est la première fois que je sais que je suis rentrée chez moi. Ma vie est ici et bien ici.
À plus…
La journée typique provençale
Lever du corps vers 8 h30 lorsque mon petit homme vient réclamer son petit déjeuner. Le canard joli elle a mangé le pain frais que mamie lui a ramené de la boulangerie. Le gros luxe que d’avoir sa baguette tout droit sortie du four de la boulangerie artisanale tous les matins et on ne parle pas des croissants et des chocolatines!
Puis on se prépare, direction la plage. Hop les serviettes, l’indispensable glacière avec les boissons au frais car il fait chaud et la collation : fruits frais, yaourts à la mangue ou à la nectarine « quel délice » dit le petit homme tous les matins. 10 minutes plus tard, on installe le parasol, la natte pour poser les serviettes de plage afin qu’elles ne soient pas pleines de sable, la crème solaire sur le corps et hop, on se jette à l’eau. Il est 9 h 30 et l’eau est à 28 degrés. Mon canard joli s’en donne à coeur joie et petit homme fait de gros progrès en natation. Canard joli joue avec ses nouvelles copines, il y en a partout et elle change tous les jours au gré des arrivées et des départs. Avec petit homme, on fait des pâtés de sable, et oui on appelle cela de l’art!
Vers 13 h, retour chez papy. C’est l’heure du déjeuner sur la terrasse puis la sieste nous attend car il fait chaud. Le hamac posé entre 2 oliviers est le coin que j’ai choisi pour reposer mon corps de vacancière.
Vers 16 h, c’est l’heure du goûter avant de reprendre le chemin de la plage. Il faut bien arrêter de transpirer jusqu’à 19h pour la traditionnelle partie de pétanque sous les platanes afin de savoir qui des voisins offrira l’apéro! Pastis, anisette, Frontignan servies avec des pistaches et de la saucisse sèche.
Puis c’est le souper et on va coucher les enfants en même temps que le soleil vers 10 h 30. Les grands discutent en se racontant des anecdotes du passé.
Demain, un changement de programme, nous irons faire le marché aux mille couleurs et odeurs de fruits et de légumes frais, auréolées des nappes provençales, des paniers et du bois d’oliviers.
Et si c’était cela aussi le bonheur? Allez je vous attends!
La 3e oreille
Cela a commencé dans l’avion; Vous savez lorsque vous êtes sur le tarmac et que vous attendez que les passagers de 1ère descendent! Mon wézin de devant a appelé Maurice pour lui demander des nouvelles de la famille vu qu’il était en vacances depuis 3 semaines. En 3 minutes, nous avons tout su. Puis il a appelé Jacob pour lui demander de venir le chercher dans 30 minutes.
Et puis cela a continué avec cette jolie jeune fille de 20 ans qui a appelé 2 de ses amies pour leur raconter comment les Québécois étaient nuls en drague, tout cela pendant que nous attendions les bagages. Je n’ai rien perdu du vocabulaire grivois, cela m’a rassurée mais depuis mon canard joli de grande fille n’arrête pas de dire « fan des chichounes », c’est élégant! Heureusement que mes parents sont sourds!
Ensuite, il y a eu la plage et tous ces merveilleux sons de téléphone qui n’arrêtent pas de vous tirer de votre super méga plan de château de sable et bien vous savez quoi, je ne me suis même pas énervée! Je suis en vacances et rien ne pourra me les gâcher.
Heureusement que c’est interdit au volant car toute l’Europe est sur la côte d’Azur et j’avais oublié combien on roule vite dans mon chez-moi. Quoiqu’ils pourraient se la faire greffer leur 3e oreille!
Allez ils sont fous ces Francais mais pour le Muscat de Frontignan, la pétanque, l’odeur des mimosas, l’eau de la mer à 28 degrés, les allées bordées de platanes, le pastis, les olives, la baguette, la crème fraîche, le saucisson (le vrai), la tielle sétoise, le pastis, les tuiles roses sur les toits des maisons tout autant que le rosé qui vous rafraichit le fond du gosier… je vous aime et vous me manquiez!
Le grand départ
Les valises sont bouclées, l’aspirateur est passé (tellement essentiel de faire le ménage avant de partir… pour que seul le silence de la maison en profite!), et je suis là sur mon canapé à regarder s’égréner le temps qui n’en finit plus de ne pas vouloir passer. Avec pour seule pensée la question qui vous torture : « Qu’ai-je pu oublier? ».
Quel moment privilégié que celui qui précède la montée en voiture pour le grand départ en vacances? Pendant quelques jours, la maisonnée a ressemblé à un souk après le passage d’un typhon. Des fringues partout, des jouets par-dessus, des lessives car il est indispensable d’emmener la dernière jupe qu’on s’est achetée et que l’on a mise la dernière journée au bureau pour bien montrer qu’on était prêt à partir. Et puis sur la liste, l’indispensable … qui fait 4 pages.
Et puis tout doucement, la maison est rentrée dans l’ordre, les fringues dans les valises, les jouets rangés, la vaisselle propre (on se sait jamais qu’on ne revienne pas, que penseraient les voisins, c’est un peu le même non-dit que la culotte trouée qu’il ne faut jamais porter car on ne sait jamais ce qu’il peut arriver!) et enfin, je suis là sur ce canapé.
Dans quelques heures, je serai arrivée sur le vieux continent en train d’embrasser papa et maman que je n’ai pas vu depuis 2 ans. Je suis fébrile. Je les aime tant. Je nous revois avant et j’imagine nos retrouvailles. Une larme au coin de l’oeil, un sourire au coin des lèvres lorsque tout à coup, mon petit homme me tire par la manche : « Dis maman quand est-ce qu’on s’en va? » avant le sempiternel « Dis, quand est-ce qu’on arrive? ».
Le temps s’accélère soudain. Vite une dernière vérification : les passeports, les billets d’avion, le maillot de bain, l’appareil photo et puis les valises dans l’auto, la route, l’aéroport, la douane, l’embarquement, les enfants qui crient d’excitation, moi presque indigne qui pense « pourvu qu’ils dorment » lorsque soudain un étau sur le coeur, je panique : « Mais qu’est ce que j’ai donc pu oublier? »