Martineau en parle dans sa chronique d’aujourd’hui. La copine bibitte en parlait récemment sur son blog. Et avec l’odeur d’élections dans les airs, le sujet sera sûrement à l’ordre du jour d’ici peu.
Ouais. Parlons-en. Les fameuses garderies à 7$. Martineau soulève la question de pourquoi étendre un programme destiné à permettre aux personnes démunies de la société d’avoir accès à des services de garde à faible coût à tout le monde, même ceux qui gagnent très bien leur vie? Bibitte la soulève dans l’autre sens: pourquoi permettre à ceux qui ne travaillent pas d’avoir accès à ce service, alors que des milliers de parents doivent s’en remettrent au privé, faute de places?
Mon point de vue personnel? Évidemment, utilisatrice de services de garde subventionnés, je parle pour ma paroisse. So bare with me!
Oui, je fais partie des privilégiées qui ont un bon revenu familial. Oui, je paye le même prix que quelqu’un qui fait le tiers de mon salaire. Sauf que la personne qui fait le tiers de mon salaire ne paie pas d’impôts, alors que je vois mon revenu amputé de 54%. Je n’ai qu’une allocation ridicule (ça coûte probablement plus cher imprimer le chèque que ce qu’il représente – 11,29$ mensuel), je ne reçois aucun remboursement de TPS/TVQ, je n’ai droit à aucune déduction fiscale pour enfants, etc… Et sur le magnifique chèque de 100$ que m’envoie chaque mois monsieur Harpeur, j’en retournerai le trois-quart, parce que je suis « riche »….En bout de piste, et ma comptable pourrait le confirmer, je ne suis pas plus « riche » que la personne qui fait le tiers de mon salaire.
Oui, nous avons une maison. Pas luxueuse, mais confortable. Notre voiture a de l’âge et du millage. Je n’ai pas à calculer pour faire l’épicerie, mais y’a des fins de mois plus difficiles que d’autres. Nous n’allons pas en voyage. Nous ne nous payons pas de sorties luxueuses. Nous n’en avons pas les moyens. Je ne me plains pas, comprenons-nous bien. J’énonce un fait.
Je serai prête à débourser davantage quand on baissera mes tables d’impôts. En fait, si le gouvernement a choisi d’en faire un programme universel, je ne vois pas pourquoi mon revenu aurait une incidence sur le prix à payer. C’est comme en santé. Comme en éducation. A une exception près, que je trouve ridicule: en éducation, le gouvernement ne m’empêche pas d’envoyer mes enfants à l’école privée et d’en payer le prix. Or, ma garderie subventionnée sera bientôt mise à l’amende parce qu’elle charge plus que le 7$ étatique. C’est mon choix de payer plus. C’est le choix de l’ensemble des parents d’enfants qui fréquentent cette gardo.
Le véritable problème des garderies subventionnées, c’est que le réseau n’arrive pas à fournir le nombre de places nécessaires. Et ça ne s’améliorera pas: on assiste, selon les spécialistes, à un mini bébéboum depuis l’introduction du nouveau congé de maternité/paternité… Le taux de fécondité des femmes québécoises surpasse même celui des femmes du reste du Canada…