L’amour en tranches

Comment on mesure l’amour d’un père? Au fait que malgré une migraine tenace, il a pris la peine de faire du pain aux raisins pour sa merveilleuse merveille qui a une journée « produits céréaliers » demain à l’école. Comme il avait pris la peine hier de faire un détour pour aller chercher une carambole pour la journée « fruits ». De tous petits gestes, pleins d’amour.

Une politique nataliste?

J’avais le goût d’écrire un long billet, mais comme je ne parle pas de politique, ou si peu… C’est aussi qu’en avançant en âge, on avance en sagesse, et qu’on apprend à réfléchir avant de parler, et encore plus d’écrire, puisque les écrits, particulièrement sur la blogosphère, demeurent, voyagent et peuvent se retrouver God knows where. Je me mords donc les lèvres, les joues, la langue et les dents.

Puis m’est venue l’idée de faire une Léger & Léger de moi-même et de « sonder » mon (é)lectorat. Alors voilà, je vous consulte:

Compte tenu que la blogosphère déborde de mamans enceintes de leur troisième, quatrième et même cinquième enfant, et qu’à vous lire, vous n’êtes pas toutes millionnaires ou riches héritières;

Compte tenu que bon nombre de femmes ne souhaitent pas être mère;

Compte tenu que même celles qui le souhaitent ne le peuvent pas toujours;

Compte tenu que les études sur l’impact des bébés-bonus du gouvernement libéral *sous Robert Bourassa*,ont démontré que bien qu’apprécié, le coût de pouce financier n’était pas un incitatif décisif pour faire ou non un troisième enfant;

Compte tenu que déjà, avec la légère hausse de natalité observée en 2007, on manque d’obstétriciens et/ou de médecins pour faire les suivis de grossesse, que les maisons de naissances débordent et que les sages-femmes ne suffisent plus à la tâche;

Croyez-vous qu’une politique nataliste s’impose au Québec et RÉALISTEMENT, que devrait-elle contenir (lâchez-moi les voeux pieux d’avoir plus de médecins d’ici 15 mois!)?

Et je vous le jure, je le fais à des fins personnelles seulement!

Femmes du Québec, mettez-vous à l’ouvrage! (been there, done that, still waiting for the t-shirt!).

Recette anti-déprime blizzard hivernal

  • Faites mijoter la meilleure sauce à spagh au monde longtemps, longtemps
  • Envoyer les enfants souper chez le voisin, après avoir passé la journée à jouer dehors
  • Rentrer du bois et partir un méga feu de foyer
  • Ouvrir une bonne bouteille de rouge
  • S’installer devant le foyer avec une assiette de pâtes, la meilleure sauce au monde, une baguette et du parmesan
  • Mettre un bon vieux film d’action plein d’américains et de japonais, mais surtout mettant en vedette Sean Connery
  • Se coller sur son amoureux une fois repus et écouter le vent qui menace d’arracher les toits et les arbres en se disant que définitivement, la vie vous a choyé d’avoir tout ça pour vous

L’humeur est définitivement meilleure ce matin, surtout quand on doit pelleter DANS la maison pour enlever la maudite neige qui entre à chaque fois qu’on ouvre la porte-patio pour faire sortir l’idiote sympatique!

Fidel… au PLQ

Vous le savez, je ne parle jamais de politique. Ou si peu. Mais ne pas commenter, ce serait difficile.

On peut ne pas l’aimer, on peut penser que la greffe avec le  PLQ a été longue et pénible à prendre. On peut penser que ce chef, mal conseillé, imbu de lui-même, était sur le point d’être éjecté de ce parti, qui déteste perdre. On peut penser que les votes de confiance au chef sont toujours moins pénibles au PLQ qu’au PQ, par exemple. On peut y voir bien des choses. Personnellement, je me garderai une petite gêne quant à l’analyse de ce résultat spectaculaire.

Deux constats, cependant: Jean Charest n’est jamais aussi bon que quand il sent la soupe bouillante. Et il y a quelques mois, elle l’était. Personne n’aurait misé un vieux 2$ sur ses chances de remonter la pente. Il y a bien sûr le retour des vieux pros que sont John Parisella et Michel Bissonnette. Mais il y a sûrement également la volonté de Charest lui-même d’écouter et d’être vraiment humble cette fois. Question d’instinct de survie, il est difficile à battre.

Et deuxième constat: si le pourcentage du vote exprimé est de 97,4 et le résultat du vote en faveur du chef est de 97,2%, moi je voudrais bien que LE dissident ou LA dissidente lève sa main! 🙂

Sur ce, je retourne à mes terres enneigées. Je hais l’hiver. Profondément.

Juste parce que

Je m’ennuies de vous autres;

J’en ai ma claque de la neige;

J’ai besoin de soleil. Gravement. De compagnie Créole, de tangos argentins, du bruit des vagues se fracassant sur la plage.

Ou de Jules. Comme dans www.chezjules.tv.;

Bientôt. Bientôt. Bientôt! Entretemps, je me déclare officiellement en dépression hivernale. Genre. Mettons.

Pu de jus

En regardant mon blog, tout à l’heure, j’ai réalisé que depuis que je vous raconte des choses, février 2008 a été mon mois le plus productif. Et le moins intéressant, à relire mes billets. Et comme dis mon ami Alcolo, mon moi-même humoriste semble être parti en vacances prolongées. Pu de jus. C’est comme ça que je me sens. Alors pour quelques temps, vous allez me permettre d’aller écornifler sur vos blogues, peut-être même de commenter à l’occasion, mais de faire un peu le silence ici. Le temps de retrouver… mon chum, ma fille, ma job et moi-même!

Soyez sages, là! Pis souvenez-vous que même si c’est pas évident aujourd’hui, l’été s’en vient.

M’a te l’dire comme j’le pense, Ron…

Il fut un temps, dans ma vie, ou les jours de « Budget » étaient des jours fort occupés. Y avait-il quelque chose pour s’exciter, pour chialer? Fumeuse, je prenais chaque augmentation de taxes sur les produits du tabac comme une insulte personnelle, comme une attaque à mes droits fondamentaux. Même chose quand on augmentait les taxes sur l’essence. On voulait brimer ma liberté de voyager! À 20 ans, on s’en sacre un peu de son REER…

Avec le temps, et avec le changement de carrière, les budgets m’excitent pas mal moins. Surtout quand on sait que pour celui d’aujourd’hui, les chances que le gouvernement dépose un budget forçant la main à l’opposition pour déclencher des élections étaient plus que minces, et les chances que l’opposition décide de renverser le gouvernement encore plus. Mais comme je ne parle jamais de politique, ou si peu, je ne commenterai pas sur le budget.

Ce soir, Mammouth m’a ramassée au bureau et nous sommes revenus ensemble à la maison. Plutôt que d’écouter les commentaires post-budgétaires, Mammouth a décidé de m’imposer un genre de « amateurs de sports, bonsoir! ». Et c’est là que j’ai compris tout le génie du gouvernement: déposer son budget la journée ou la Ste-Flanelle envoie Christobal Huet à Washington, en échange d’un choix de seconde ronde au repêchage de 2009, sans être capable de signer Hossa, ça relève presque de Machiavel!

« M’a te l’dire comme je l’pense, Ron! La grosse perte avec Hossa, c’est pas le joueur, c’est l’individuel*. Un gars gentlemen dans la rue encore plus que dans le vestiaire… » « Pis c’est rien, ça, Ron. Gainey, y’é mieux de pas scorer dans son but avec le repêchage la prochaine fois, parce que le club va faire ben pitié. Ça sentait p’tête la coupe, Ron, mais là, ça sent le golf au mois de mai »…

Ben, m’a te l’dire comme je l’pense, Ron. Doit y avoir des députés ce soir qui doivent espérer avoir un choix de deuxième ronde aussi en 2009…

* Juré: je le cite au texte! Vous demanderez à Mammouth. Et parlant de Mammouth, je peux pas vous dire pourquoi, mais moi aussi je suis super fière de mon chum! Il vous en dira plus lui-même un jour, mais disons que 2008 est une bien meilleure année que 2007!

Vieille mémée! Vieille mémée!

Quand c’est votre charmante progéniture que vous le dit en riant de son petit rire crystallin, ça fesse. Si si. En route pour Québec, merveille m’a demandé quel âge j’aurai quand elle aura 10 ans. Je lui ai dit que comme j’avais 40 ans à sa naissance, j’en aurai donc 50. N’importe quelle occasion pour faire des mathématiques, hein! Hurlant de rire, elle s’est mise à me traiter de « vieille mémée »…

C’est fou ce que le temps passe vite. Hier soir, j’ai revu avec beaucoup de plaisir le show de « Fugain et le big bazar » à Artv. Ça m’a rappelé que c’est le premier vrai show que j’ai vu dans une vraie salle de spectacle, la salle François-Brassard de Jonquière. En 1975. J’avais 13 ans. J’en aurai 46 dans quelques semaines. Et pourtant, il me semble que j’ai vu ce show il n’y a pas si longtemps. Je me souvenais de chaque parole de chaque chanson, de chaque chorégraphie. C’est là que je suis tombée amoureuse avec le genre, sans parler de mon amour pour Fugain qui ne s’est jamais démenti. L’an dernier, au spectacle de la gardo, merveille et ses copines chantaient « Attention mesdames et messieurs »…33 ans plus tard. 33. C’est beaucoup d’années ça. Et en même temps, c’est un battement de cil. Je comprends que pour ma fille, avoir 50 ans, c’est être une vieille mémée. Mais dans ma tête, je suis encore cette adolescente qui attendait fébrilement le levé du rideau pour voir son idole. Dans ma tête, j’ai encore 20 ans. Parfois 25. Mais pas 46.

Ce n’est pas un refus de vieillir. Ou si ce l’est, c’est profondément inconscient. Bien sûr, mon corps me rappelle chaque matin que mes articulations sont moins souples, que le manque de sommeil est plus difficile à rattraper, que ces cheveux blancs, ici et là, ne sont pas dûs uniquement aux angoisses existantielles. Mais dans ma tête, me semble que je ne suis pas si vieille que ça. Pourtant, quand j’avais 15 ans, les quinquagénaires étaient des vieilles mémées. Et elles l’étaient probablement plus que ma gang qui passera le cap du big « 50 » d’ici les 5 prochaines années. Susan Sarandon aura beaucoup fait pour la cause des vieilles mémées!

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De mon aller-retour à Québec, je retiens que j’avais oublié à quel point les entrées et sorties d’autoroute sont mal foutues dans cette ville. Une chance que la musique de Voulzy, que merveille aime autant que moi, jouait assez fort pour rendre mes sacres inaudibles…

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Le grand vide

Je pourrais réécrire presque mot à mot ce billet. Sauf que cette fois, c’est moi qui part avec elle, en voiture, pour la laisser à son parrain qui l’amènera chez grand-maman. Elle est pas partie que je m’ennuie déjà.

En même temps, j’ai hâte de retrouver un peu de temps avec Mammouth, et avec quelques amis que nous n’avons jamais le temps de voir, pris dans nos « obligations familiales ».

À suivre…

Salmigondi du samedi

Merveilleuse merveille n’a jamais été un bébé qui se réveillait en gazouillant. Les yeux à peine ouverts, elle hurlait, comme si elle avait peur de ne jamais nous retrouver ou d’être abandonnée.  De tous les rêves que l’on fait à propos de son enfant à naitre (elle sera le plus beau, ses couches n’empesteront jamais, elle sentira toujours bon, elle pleurera à peine, elle dormira comme un ange, elle se réveillera en babillant dans son joli lit blanc et rose, etc… voyez le genre de « nuage » dans lequel baigne la primipare!), c’est celui qui m’a le plus manqué. Je rêvais de demeurer bien au chaud, collée contre Mammouth, émue devant les gazouillis de notre progéniture. Nope. Pantoute. Merveille hurlait et était d’une efficacité redoutable par rapport au cadran.

Ce matin, elle est encore couchée. Et elle chante depuis 20 minutes. Une chanson qui parle vaguement des rivages de sa vie, des rivages aux milles visages, une chanson apprise au cours de musique. Et les mots qui lui manquent, elle les invente. Demandez-moi si j’en suis émue? Demandez-moi si je vais m’ennuyer?
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Mammouth est fier, et j’en suis émue. Et fière. Mais je peux pas encore vous dire pourquoi. Dans le genre de « ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué » et « don’t talk about it, you’ll jinx it! ». Et « it’s ain’t over until it’s over »…

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