Une bien belle soirée

Soirée retrouvailles, hier. Mon ancienne patronne avait réuni autour d’elle tous les gens qui ont travaillé avec elle depuis 18 ans. Une belle gang. Nous devions être plus d’une quarantaine, des gens que je n’avais pas vu pour la plupart depuis la naissance de merveilleuse merveille. Y’avait chose et machin, avec qui nous nous sommes rappelés nos mauvais coup. Et puis elle et elle, mamans comme moi, photos en mains à comparer nos rejetons. Et eux, toujours aussi drôles et toujours aussi mignons, malgré les cheveux gris qui se sont ajoutés au fil des ans. Et surtout la patronne, resplendissante, reposée, dégagée. Une ancienne collègue m’a dit avoir découvert les chroniques depuis quelques temps et avait fait suivre le lien à la gang. Ça m’a fait tout drôle de penser que ce lien ténu nous unissait, à mon insu.

J’ai aussi réalisé qu’au-delà du temps, ce qui nous unissait tous et toutes encore, ce sont nos valeurs communes. On ne peut pas travailler aussi fort si on ne croit pas à ce que l’on fait, ni si on ne croit pas très fort que la personne pour qui on travaille représente ces valeurs. Et dans ce cas précis, nos valeurs de partage, de tolérance, de respect et d’intégrité s’incarnaient dans cette femme que nous aimons tous profondément et qui nous l’a si bien rendu.

Une bien belle soirée donc. Que nous avons tous choisi de poursuivre, en créant un événement annuel. Avec nos familles, la prochaine fois, parce que croyez-moi, à la gang, nous avons largement fait notre effort pour éviter la dénatalité! Nous formons une tribu, une communauté de pensée et ce serait dommage de ne pas continuer à s’informer les uns des autres, de loin en loin.

Autre constat douloureux, ce matin: je suis trop vieille pour que 4 verres de vin sur un estomac vide ne me laissent pas avec un mal de bloc d’enfer…

Comment survivre à l’adolescence de sa fille de 5 ans

Hier soir, à l’heure du dodo. Je dis à merveilleuse merveille de brosser ses dents, le temps que j’aille mettre le lavage au séchage. Je reviens, elle n’a rien fait… mais elle insiste pour me dire que oui, elle a brossé ses dents.

« Merveille, ta brosse à dents est sèche et le lavabo impeccable » (d’habitude, y’a une longue coulée de pâte à dents rose dedans…)

« Je mens pas! » qu’elle me réplique, prête à jurer sur la tête de son Dino. « Si Merveille, tu me mens (et dans ma tête je me dis qu’elle n’est même pas habile en plus…) »

« WHOUHAHA! Ma mère ne m’aime plus » qu’elle se met à hurler, en allant se « pitcher » sur son lit, le visage plein de larmes. « Moi non plus, je ne t’aime plus ».

Je voulais rire, mais c’était la dernière chose à faire. Alors je lui ai expliqué calmement que oui, je l’aimais encore, que j’allais toujours l’aimer parce qu’elle est ma fille, mais que je n’aimais pas son comportement. Je lui ai fait un câlin malgré elle (la tête sous l’oreiller, à pleurer toutes les larmes de son corps. et à me dire qu’elle ne voulais pas que je l’aime…) et ai fermé la porte de sa chambre.

Je l’ai entendu pleurer et marmonner pendant 10 minutes. Du grand théâtre. Puis, comme je ne réagissais pas, elle est venue me retrouver dans ma chambre pour me dire qu’elle n’arrivait pas à s’endormir…. parce qu’on était en chicane et qu’au fond, elle voulait que je l’aime. 3 minutes après l’avoir rebordée, elle ronflait.

5 ans. Elle a juste 5 ans. Comment je vais survivre à son adolescence moi?

Une petite gêne

Vous commencez un jour à bloguer, non pas dans l’anonymat, mais dans la confidentialité. À part Mammouth et quelques amis chers, personne n’est au courant. Votre « lectorat » de 10 personnes vous satisfait pleinement.

Un jour, vous remarquez qu’on laisse des commentaires sur vos billets. Flattée, vous allez lire pour rendre la politesse, ceux de vos lecteurs qui se commettent également. Et vous êtes soufflée: par leur écriture, par leur univers, par leur créativité. Vous vous dites que vous ne leur arrivez pas à la cheville, mais c’est pas grave, parce qu’ils se sont sans doute égarés en venant ici, et ils ne reviendront pas. Enfin, vous l’espérer, parce que sinon, vous seriez gênée de continuer à écrire.

Vous vous gardez quand même une petite gêne. Même si pour vous écrire est thérapeutique, vous gardez des grands pans de votre vie à l’abri de vos 10 lecteurs fidèles. Pour toutes sortes de raisons. D’abord parce que vous bloguez sous votre vrai nom, et que vous n’avez pas nécessairement envie que vos collègues de bureau ou vos voisins connaissent tout de votre vie privée. Et puis parce que votre vie n’est pas forcément toujours intéressante, ou vos commentaires pertinents. Enfin, parce que sur les sujets qui vous allument vraiment, vous savez que vous pourriez vous mettre dans le trouble. Mais vous aimez écrire, et puis, vous ne le faites que pour 10 personnes, alors pourquoi arrêter?

Un jour, on vous cite à la télé. Puis on vous cite dans quelques articles de la presse écrite. Ça vous gêne, et vous décidez d’être moins « percutante » dans vos propos. Vous ne touchez plus à certains sujets. Vous vous auto-censurez, un peu. Mais ça passe vite, et vous continuez à écrire, parce que vous aimez ça. Et puis, bon, ils sont peut-être 20 maintenant, pas plus, à vous lire.

Aujourd’hui, Mammouth me dit que quelqu’un que j’aime lire m’a lu et lui a fait la remarque que j’écris bien. J’en ai rougis. Mammouth n’a rien vu, il fait noir dans la voiture. Et puis, je suis persuadée qu’il voulait faire plaisir à Mammouth en lui disant que sa blonde écrit bien. Je sais que j’ai un certain talent pour aligner les mots, mais je n’ai pas la plume de certains, ni l’esprit de d’autres. Un prof du secondaire m’a même écrit sur un travail qu’il n’avait jamais rencontré d’étudiante capable d’aligner autant de jolis mots qui ne veulent rien dire, mais qui sonnent comme de la musique.

Mais le point n’est pas là. Tout à coup, avec ce commentaire, c’est comme si je réalisais que je ne blogue plus de manière confidentielle. Alors que faire? J’aime écrire, c’est vital. Le blogue remplace, en quelque sorte, le journal intime de mon adolescence, niaiseries en moins. Le blogue est thérapeutique, et il m’a permis de tisser des liens virtuels et réels depuis presque 2 ans, en me mettant en contact avec des gens que je n’aurais probablement jamais connus autremement. Il m’a permis de retrouver bibcocotte, et c’est précieux. Il garde une trace pour merveilleuse merveille de sa vie, de notre vie. M’en gardera-t-elle rancune dans quelques années?

Au fond, je l’ai toujours su que vous étiez plus que 20. Peut-être 30, maintenant? Je ne perdrai jamais de vue qu’internet, malgré toutes ses extraordinaires possibilités, peut aussi être un joujou dangeureux. Je m’auto-censurerai peut-être un peu plus, je ferai peut-être encore plus attention au choix de mes sujets.

Alors, bloguer ou ne pas bloguer, telle est la question dirait maintenant Shakespeare…

Un nouvel étiquetage obligatoire

Rien de moins! C’est ce que je réclame dorénavant pour toutes les émissions qui passeront à la tivi. Qu’on sache, nous pauvres consommateurstéléphages, ce que nous avalons. Parce que manifestement, on est trop idiots et on a besoin qu’on nous souligne, à gros traits gras, ce qui et ce qui n’est pas.
Ça pourrait avoir l’air de:

Contenu québécois 100% (50% de la dose quotidienne recommandée)
Contenu véridique 48,7%

Contenu romancé 29,3%

Liberté artistique du réalisateur: 12%

Scènes de cul justifiées 5%

Scènes de cul injustifiées 5%

Il n’y a rien d’autres sur nos écrans radars en terme de problèmes économiques, sociaux, culturels? On a absolument besoin de ce nouvel épisode de la saga des Lavigueur? Histoire vraie ou pas? Misère…

De choses et d’autres

Il fait soleil, ce matin. Vous trouvez pas que ça change la perspective et l’humeur? Bon, y’a mon pote Alcolo qui s’est manifestement levé du mauvais pied, m’enfin… Moi, après une journée mocheteuse hier, je trouve que le soleil, qui fera un peu fondre l’immense banc de neige qui bloque la vue de la fenêtre de ma cuisine, ça vous part merveilleusement bien une semaine.

L’avantage de prendre le métro, c’est que parfois, pas souvent, ça vous réconcilie avec la race humaine. Bon, je finirai probablement par manger une baffe, mais de moins en moins, je me tais quand je vois que de grands ados attardés ou des monsieurs à cravate ne se lèvent pas pour laisser leur place à une madame enceinte jusqu’aux oreilles ou à une personne âgée, homme ou femme. Surtout quand ils ont l’air si frêle qu’on a l’impression que le moindre coup de frein un peu brusque les enverra valser à l’autre bout du wagon. Surtout quand ils ont une canne. Ce matin, alors que j’étais sur le point de donner un coup de mon journal au grand flanc mou évaché sur le banc, vous savez, celui tout juste sous la pancarte indiquant de le laisser aux gens à mobilité réduite, un homme a été plus rapide que moi. Montrant du doigt la pancarte au grand flanc mou, il lui a demandé ce qu’il ne comprenait pas: les mots ou les dessins. Le grand flanc mou s’est levé, tout rouge, et a laissé sa place à la petite dame frêle . Et je suis partie d’un grand éclat de rire. L’homme s’est retourné, et nous avons partagé un sourire complice. Je l’ai remercié. C’est important de dire merci. Et je me suis dit que peut-être était-ce là une illustration parfaite de l’échec de la réforme scolaire: ils ne savent plus lire ni comprendre les dessins.

Autre sujet de réflexion profonde ce matin: j’ai enfin compris pourquoi je ne serais pas péquiste. J’ai horreur des belles-mères. La mienne, la vraie maman de Mammouth, est parfaite: gentille, elle se mêle de ses affaires et ne tient pas à interférer dans l’éducation de nos enfants. J’imagine que c’est comme ça que Pauline aimerait la sienne…

 

À la demande de Mammouth

Rarement il demande, mon homme. Il gueule, il tempête, il bougonne, il boude, il argumente, il rigole, mais rarement il demande. Et quand il le fait, c’est tellement inhabituel que je ne peux que donner suite avec grâce à ses requêtes. Là, il vient tout juste d’ouvrir la porte et de me demander de témoigner publiquement que:

1) C’est la première fois depuis des lunes et des lunes qu’il n’écoute pas le Superbowl (on a même écouté TLMP, mais ça fera pas l’objet d’une critique, parce que vous le savez, je ne parle jamais de politique. Ou si peu.)

2) Avant le souper, il a prédit que les Giants gagneraient, par la marque de 24 à 17. Un peu surévalué, mais reste qu’il avait raison.

Voilà. C’est fait. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas par amour, hein?

Le jour de la super balloune

À part les chickens wings, la bière, les natchos et l’empoignage virile de derrière, – et non, je ne veux rien savoir des règles de ce jeu que je ne comprends pas et que je ne veux pas comprendre, ni même des différences entre le football américain et le football canadien – dites-moi, pourquoi, pourquoi tout ce branle-bas de combat en ce beau dimanche matin?

Il neige encore. Encore. Encore. Dans mon écran de portable, je vois la réflection des flocons qui tombent ENCORE. Il me semble avoir déjà lu quelque part quelque chose sur le mal des cabines. En serais-je atteinte? Tannée, ben tannée.

Je vais aller me terrer près du foyer, avec de la lecture. Et je disparaitrai quand la folie de la super balloune va envahir la salle famiiale. Ouais, c’est ça que je vais faire.

Mise à jour: Parfois, la vie, même virtuelle, met sur votre route du bonbon, de quoi vous réconforter les jours moches. Merci Alcolo. C’est en plein ce dont j’avais besoin!

Mise à jour 2: Il neige encore. Stie.

Mise à jour 3: Pauline est tannée. Elle aussi. Et comme je ne parle jamais de politique, ou si peu, je vous prierais, public en délire, de ne pas faire de lien avec le titre de ce billet et cette mise à jour. Merci!

Salmigondi du samedi – suite

Les marmottes ne s’entendent pas, pas plus que les partis politiques sur l’utilisation des web-docs. Donc, si je comprends bien, il y aura entre 6 à 20 semaines d’attente pour le printemps, 5 ou 6 autres tempêtes (le monsieur de Environnement Canada a prédit un autre 50 cm de neige d’ici la fin de février…) et 40 à 50 mois pour avoir la ligne internet avec un doc qui va vous diagnostiquer une grippe à condition que vous éternuiez dans/sur votre webcam… Non mais, c’est beau la techno, hein!

Salmigondi du samedi

Décidémment, je ne me reconnais plus. L’âge? Une dépression saisonnière? Une malédiction voodoo? Doit bien il y avoir une raison…

Bon, vous le savez, je ne parle jamais politique. Ou si peu. Mais je commence à en avoir plein le dos d’entendre parler de la réforme… Pour, contre, c’est de la faute à Pauline, à Michelle, à François, à Jean-Marc… Ramenons la strape dans les écoles, enseignons-leur à bien écrire leur françâ pis ça finit là *dixit Mario!*… téka…Non, je ne suis pas complètement déconnectée de la réalité, oui je lis et j’entends les profs qui ne savent plus sur quel pied danser, mais je persiste à croire que l’éducation est une responsabilité partagée entre les parents et l’école. Et si le vrai problème était la démission des parents? À la première rencontre pour élire des représentants de parents sur le conseil d’établissement de l’école que fréquente merveille, nous étions 12 parents. Sur un potentiel 200… Cherchez l’erreur! Aux réunions du CE, pourtant ouverte aux parents et largement publicisées par le petit journal de l’école, AUCUN parent ne se pointe. Si les enfants sont indisciplinés, dissipés, violents, impolis, vous allez me faire croire que ce n’est qu’à l’école? Ça doit, hein!

J’avoues, l’histoire des compétences transversales me laisse plutôt froide. J’avoues, je suis de mauvaise foi. Mario me dira sûrement d’aller lire « la réforme pour les nuls » avant de continuer à parler à travers mon chapeau. Et il a raison. Mais ce matin, je n’exprime que mon écoeurite aigue. Pendant qu’on se chicance sur la suite des choses, les enfants, on en fait quoi?

Oui, je change. Après des années à écouter la télé le matin, depuis l’arrivée de merveille, j’écoute la radio – pour lui laisser ses émissions matinales. Depuis des années, je suis fidèle à Le Bigot et sa gang le samedi. Et bien ce matin, je sors du placard: depuis un mois, j’écoute Dutrizac! Autant le Dutrizac des francs-tireurs m’énervait presqu’autant que le Dutrizac des nouvelles de TQS, mais là, le samedi matin, il me fait rire… Ouais, je ne vois que l’hypothèse de la poupée voodoo pour expliquer ça…

Sur ce, je vais aller me frayer un chemin (maudite neige!!!!!!!!!!!!!!!!!) jusqu’à la voiture: merveille a un cours de danse ce matin…

Le gène de la guénille – Ou comment remercier Sarah-Émilie convenablement?

En bonne Saguenéenne, je suis née avec le gène de la guénille. En gros, ce gène provoque chez l’individuE qui en est porteuse une propension à faire le ménage et à n’être bien que dans un environnement rangé, propre et à l’ordre. Sinon, la déprime s’installe, la mauvaise humeur s’inscruste au même rythme que la saleté et l’entourage en souffre. Par conséquent, en plus de jongler avec la conciliation travail-famille, vous essayez de concilier boulot-activités ménagères et vous passez de précieuses heures de vos weekends à torcher plutôt qu’à aimer vos enfants et votre Mammouth préféré.

Depuis notre déménagement à Mourial, je n’avais plus d’Adèle. Or, la maison est grande, 1 ou 3 enfants, 2 parents et un labrador idiot y vivent, et Mammouth n’est pas Saguenéen… Mais il est difficile de trouver quelqu’un à qui vous ferez confiance au point de lui ouvrir votre intimité, lui laisser votre clé et espérer qu’elle ne trouvera pas que vous êtes la pire « cochonne » en ville. Et puis, j’avais d’autres priorités.

Depuis mon arrêt de travail, j’ai appris à demander. En fait j’ai réalisé qu’à tout vouloir faire, je risquais le mur. Et plus grave encore, je risquais de manquer l’enfance de ma fille au profit d’un meuble épousseté. J’ai aussi décidé que notre couple méritait que de temps en temps, nous sortions en adultes. J’étais gâtée, nous avions une gardienne qui avait 16 ans à notre arrivée, mais rendue à 20 ans et sur le point de commencer sa carrière d’éducatrice, difficile de la convaincre de venir garder le samedi soir…J’ai donc fait deux choses essentielles à ma santé mentale: d’abord, nous nous sommes trouvé une petite gardienne fiable. Et je me suis mise à la recherche d’une Adèle. Que j’ai trouvée chez Sarah-Émilie, qui a eu la gentillesse de la partager avec moi.

Aujourd’hui, c’était la première journée d’Adèle. Ce soir, j’ai 25 livres de moins sur les épaules. La maison est impeccable, Adèle et le labrador se sont entendus comme larrons en foire et elle a poussé le professionnalisme à m’appeler tout à l’heure pour savoir si j’étais satisfaite! Et comment, que je suis satisfaite! Adèle, ou étiez-vous toute ma vie? Un peu plus, et je lui demandais de m’adopter!

Sarah-Émilie, merci. Mille fois. Du fond du coeur. C’est très généreux d’avoir accepté de partager Adèle. Au fond, Adèle ne fait pas que s’occuper de ma maison: elle s’occupe aussi de mon âme et me permet de gagner quelques heures de liberté pour ma famille. C’est précieux et sachez toutes les deux que je l’apprécie au plus haut point.