… et du pire

On est reparti pour un tour dans la terreur de l’attentat terroriste. Bien sûr, on est ému par la guerre au Proche-Orient, on pleure pour ses innocentes victimes au Liban. Mais là, c’est proche. Londres, c’est à 7 heures (ou est-ce 6?) d’avion de Mourial… Parfois, juste parfois, quand je perds un peu de ma zénitude, je me demande pourquoi j’ai mis au monde une merveilleuse merveille, si c’est pour qu’elle vive terrorisée?

Cette pause vous est offerte par le Parti Conservateur

Fiou! Pendant quelques mois, j’ai eu peur. Je peux l’avouer, maintenant. La contribuable en moi a eu chaud, très chaud. Depuis quand un gouvernement, qu’on a élu comme on le fait à chaque fois, pas parce qu’ils sont les meilleurs, pas parce qu’ils ont le meilleur set de promesses, mais en réaction contre les zautres (peu importe la couleur), fait ce qu’il a dit qu’il ferait???? Tient ses promesses???? Depuis quand, hein??? De quoi redonner espoir en la classe politique! De quoi nous réconcilier avec notre devoir fondamental de citoyen, celui de voter? De quoi même rêver à ce que ça pourrait être…

Bon, avant qu’on s’énerve et que je croule sous les commentaires, on va se comprendre: j’ai pas dit que j’étais d’accord avec le gouvernement, là! Quand on se fait élire en promettant de laver plus blanc que blanc, la moindre p’tite tache paraît, c’est évident. Mais, en bonne observatrice de la scène politique, j’admirais, tout en ayant chaud, la manoeuvre: on se fixe un objectif, on l’atteint. Check point. On passe au suivant. Dans l’ordre, à part ça! Les journalistes sont pas contents? Tant pis, m’sieur et m’dame Tout-le-monde font plus confiance aux journalistes!

Bref, j’ai eu chaud. Et si ça continuait? Si ce gouvernement était vraiment le premier gouvernement qui depuis longtemps tient ses promesses, aussi connes soient-elles? Contre qui allions-nous dorénavant pouvoir chialer? Qui serait responsable de tous nos malheurs quotidiens? Hein, qui??? Je vous le jure, j’étais à un poil de la panique…

Dieu merci, y’a les américains! Encore une fois, ils nous ont sauvé! En se collant à eux, m’sieur Har-peur a mis fin au ‘ »moment magique » entre le peuple et lui! On va pouvoir retrouver notre coupable préféré, le gouvernement! On va se dire que « tout n’était qu’un rêve ».
Thanks Georges!

Août

Du plus loin que je me rappelle, août a toujours été mon mois préféré.

Bien sûr, j’aime le printemps. Sentir l’odeur de la terre qui se réchauffe, celle des lilas, apprécier les jours qui rallongent, entrevoir les possibilités d’un été extraordinaire, j’aime. Mais pas autant qu’août.

J’aime aussi juillet. La foule des festivals, la chaleur moite, l’indolence de la grande ville, la tranquilité des tours à bureaux du centre-ville, la 15 désertée de ses usagés pressés, la pensée magique de l’hiver qui ne reviendra peut-être jamais. J’aime. Mais pas autant qu’août.

J’aime l’automne. Les premières journées fraîches, quand on sort le chandail de laine à col roulé, le premier feu qui embaume la maison, les virées aux pommes ou aux courges. Le premier pot-au-feu avec les légumes racines, bien chaud dans l’assiette avec un pain croûté et un verre de rouge. Les joues froides de ma fille quand elle rentre de dehors, amenant avec elle l’odeur des feuilles en décomposition. J’aime. Mais pas autant qu’août.

J’hais novembre. Mais ça, c’est une autre histoire. J’hais décembre itou, mais je me suis réconciliée avec la période des fêtes depuis que je suis mère. Janvier et février me laissent… de glace. Mars, c’est l’espérance que bientôt, ce sera août.

J’aime août. La lumière n’est plus la même. Moins crue, plus douce. Les fleurs, lourdes, embaument dans le jardin. Les fines herbes aussi, sur le patio. Le chant des criquets ponctuent les soirées. Au marché, c’est l’abondance, l’orgie de couleurs, de saveurs, d’odeurs. Bientôt, dans quelques semaines, on fera notre weekend annuel de mise en conserve de sauce tomates, question de se rappeler, dans les grands froids de janvier, à quoi goûte l’été. J’aime août parce que c’est à ce moment que je prends mes vacances, et qu’il y a moins de monde partout, malgré la fébrilité croissante de la rentrée toute proche. En fermant les yeux, je sens l’odeur des crayons de bois aiguisés, prêts à reprendre du service, qu’on achetait à La Baie pour la rentrée de septembre.
J’aime août. Ses odeurs. Ses sons. Ses couleurs. Ses saveurs. J’aime août.

J’aime août. Un jour, il y aura 13 ans cette année, j’ai pensé que je n’aimerais plus jamais août. Un jour magnifique d’août, le verdict est tombé: cancer, sans traitements possibles, uniquement des médicaments pour soulager la douleur. Le weekend d’avant, il jouait au golf. On blaguait. 11 jours d’août, de chaleur étouffante, dans une chambre d’hôpital pleine à craquer de gens venus faire leurs adieux. Cette année là, août n’a pas eu d’odeurs, ni de saveurs. Ce août là, y’avait de la brume. Dans mes yeux, dans mon cerveau. Quand mon père est décédé, j’ai pensé que je n’aimerais plus jamais août, tant ma peine était grande et tant le vide était immense. Le vertige qu’on anesthésie dans le travail. L’alcool. Les rencontres sans lendemain.

Mais j’aime août. Un jour, il y aura 4 ans samedi prochain, ma fille, ma merveilleuse merveille, naissait. Avec elle, août a retrouvé ses couleurs, ses odeurs, ses sons et ses saveurs. Mais dorénavant, août a aussi une pointe de nostalgie: j’aurais aimé que mon père et ma fille se connaissent. Il aurait été fou d’elle. Elle l’aurait adoré. Malgré tout, parce que je peux partager avec elle mon amour de ce mois d’abondance, j’aime août.

Moûman….

Au risque de me répéter, j’ai connu la maternité sur le tard. Ma merveilleuse merveille a fait son apparition dans ma vie j’avais 40 ans. Ça été un coup de foudre, un amour inconditionnel, et un « reality check » comme je n’en avais jamais eu. Finie, la quiétude, la sérénité, l’insouciance. Bienvenue le canal lacrymal qui semble ne jamais se refermer et qui se vide à la moindre reprise d’un épisode de Lassie à Prise 2. *quand même, Symphorien ne m’arrache pas de larmes… quoique les amours contrariées de mademoiselle L’espérance et de monsieur Bellemare….*

Je ne vous apprends rien, je sais. Mais pour moi, la maternité a été, et continue d’être, une aventure en terrain inconnu. Même si j’ai gardé adolescente, même si j’ai aidé mes amies à « relever » de leurs accouchements. Même si j’avais tout lu, tout écouté *oui, Mammouth, j’avoues: j’ai abusé des Baby stories, Birth stories, Birth days, Quand la cigogne passe et autres « push, baby, push » télévisuels*, chaque jour, chaque étape a été, est et sera unique, magique, angoissante et déstabilisante.

Ma merveilleuse merveille aura 4 ans dans quelques jours. Je revis, depuis une semaine, ma dernière semaine de grossesse – ah! ce temps béni où on dort TOUTE la nuit -. Celles qui ont déjà vécu une grossesse d’été (lire ici de canicule!) comprendront: je peux précisémment pointer du doigt la date et l’heure où la peur panique d’accoucher a fait place à un sentiment d’urgence *dans le style…. SORTEZ LA DE LA! J’EN PEUX PU D’ÊTRE ENCEINTE!*. J’avais deux obsessions: mes talons (après tout, ce serait la première chose que verrait ma fille de sa mère, alors pas question d’avoir le talon crevassé et le cutex d’orteil défraîchi) et l’odeur de cigarettes sur les mains de mammouth qui sortirait la petite de moi pour la déposer sur mon ventre. Je me rappelle, avec le même creux à l’estomac, à quel point ces deux choses tournaient dans ma tête en me déplaçant vers l’hôpital.

Depuis, la fragilité des choses et de la vie me bouleverse. En même temps, de la voir grandir, s’épanouir, devenir autonome me ravit. Je dois apprendre à la laisser aller. A la laisser devenir ce qu’elle voudra devenir. Et peut-être parce que je sais qu’elle sera la seule, j’ai du mal à y parvenir, parfois. Je me sens toute croche à l’idée de vendre les choses de bébé, comme si je mettais un point définitif à ma maternité. Ma tête sait très bien que c’est fini. Quand les copines viennent à la maison avec leurs bébés, j’avoues qu’en moi y’a un certain soulagement à me dire que ma merveilleuse merveille ne demande plus autant d’attention soutenue. Mon ventre, lui, aimerait bien sentir encore une fois ces petits coups de pieds qui te rappellent que tu n’es plus, que tu ne seras plus jamais toute seule.

So bare with me: jusqu’à l’anniversaire de Merveille, je serai définitivement on Memory Lane…

Fatigue, grosse fatigue

C’était pas le titre d’un film avec Michel Blanc, ça? Téka, c’est comme ça que je me sens. Fatiguée. Vide. Pu de jus.

La température? Les images sans cesse déprimantes de la guerre? Les pubs de p’tites madames en bikini, la cuisse lisse retouchée par photoshop? Les dossiers qui s’accumulent et la course folle qu’il faudra se taper pour partir en vacances l’esprit relativement tranquille?

Je sais pas. Fatigue.

Je vous lis. Je  ne réfléchis plus. J’ai pas envie de me sentir responsable, coupable, remuée, émue. Je survis.

Vivement le cerveau à off. S’il me reste un cerveau à mettre à off.

La journée typique provençale

Lever du corps vers 8 h30 lorsque mon petit homme vient réclamer son petit déjeuner. Le canard joli elle a mangé le pain frais que mamie lui a ramené de la boulangerie. Le gros luxe que d’avoir sa baguette tout droit sortie du four de la boulangerie artisanale tous les matins et on ne parle pas des croissants et des chocolatines!

Puis on se prépare, direction la plage. Hop les serviettes, l’indispensable glacière avec les boissons au frais car il fait chaud et la collation : fruits frais, yaourts à la mangue ou à la nectarine « quel délice » dit le petit homme tous les matins. 10 minutes plus tard, on installe le parasol, la natte pour poser les serviettes de plage afin qu’elles ne soient pas pleines de sable, la crème solaire sur le corps et hop, on se jette à l’eau. Il est 9 h 30 et l’eau est à 28 degrés. Mon canard joli s’en donne à coeur joie et petit homme fait de gros progrès en natation. Canard joli joue avec ses nouvelles copines, il y en a partout et elle change tous les jours au gré des arrivées et des départs. Avec petit homme, on fait des pâtés de sable, et oui on appelle cela de l’art!

Vers 13 h, retour chez papy. C’est l’heure du déjeuner sur la terrasse puis la sieste nous attend car il fait chaud. Le hamac posé entre 2 oliviers est le coin que j’ai choisi pour reposer mon corps de vacancière.

Vers 16 h, c’est l’heure du goûter avant de reprendre le chemin de la plage. Il faut bien arrêter de transpirer jusqu’à 19h pour la traditionnelle partie de pétanque sous les platanes afin de savoir qui des voisins offrira l’apéro! Pastis, anisette, Frontignan servies avec des pistaches et de la saucisse sèche.

Puis c’est le souper et on va coucher les enfants en même temps que le soleil vers 10 h 30. Les grands discutent en se racontant des anecdotes du passé.

Demain, un changement de programme, nous irons faire le marché aux mille couleurs et odeurs de fruits et de légumes frais, auréolées des nappes provençales, des paniers et du bois d’oliviers.

Et si c’était cela aussi le bonheur? Allez je vous attends!

La 3e oreille

Cela a commencé dans l’avion; Vous savez lorsque vous êtes sur le tarmac et que vous attendez que les passagers de 1ère descendent! Mon wézin de devant a appelé Maurice pour lui demander des nouvelles de la famille vu qu’il était en vacances depuis 3 semaines. En 3 minutes, nous avons tout su. Puis il a appelé Jacob pour lui demander de venir le chercher dans 30 minutes.

Et puis cela a continué avec cette jolie jeune fille de 20 ans qui a appelé 2 de ses amies pour leur raconter comment les Québécois étaient nuls en drague, tout cela pendant que nous attendions les bagages. Je n’ai rien perdu du vocabulaire grivois, cela m’a rassurée mais depuis mon canard joli de grande fille n’arrête pas de dire « fan des chichounes », c’est élégant! Heureusement que mes parents sont sourds!

Ensuite, il y a eu la plage et tous ces merveilleux sons de téléphone qui n’arrêtent pas de vous tirer de votre super méga plan de château de sable et bien vous savez quoi, je ne me suis même pas énervée! Je suis en vacances et rien ne pourra me les gâcher.

Heureusement que c’est interdit au volant car toute l’Europe est sur la côte d’Azur et j’avais oublié combien on roule vite dans mon chez-moi. Quoiqu’ils pourraient se la faire greffer leur 3e oreille!

Allez ils sont fous ces Francais mais pour le Muscat de Frontignan, la pétanque, l’odeur des mimosas, l’eau de la mer à 28 degrés, les allées bordées de platanes, le pastis, les olives, la baguette, la crème fraîche, le saucisson (le vrai), la tielle sétoise, le pastis, les tuiles roses sur les toits des maisons tout autant que le rosé qui vous rafraichit le fond du gosier… je vous aime et vous me manquiez!

Je triche…

… et je n’ai AUCUN remords! J’ai pris congé aujourd’hui – on s’entend que j’avais annoncé mes intentions fort à l’avance, et que pour profiter en paix de cette journée, je suis sortie du bureau à 21 heures hier soir, m’enfin… et que depuis le matin, le bureau a téléphoné 2 fois, m’enfin…

Bref, au programme, y’avait le Zoo. Or, le ciel est gris foncé vers l’est, et comme dit ma merveilleuse merveille, l’école de chien (lire ici le chenil) est fermée, alors on ne peut plus quitter comme prévu.

Qu’à cela ne tienne, mes braves! Super maman a d’autres tours dans son sac: vite, trouvons un endroit inaccessible au cellulaire et autre invention du yab’ qui permet à tous de vous rejoindre en tout temps! Un musée! Un musée pour les enfants! Là même ou la grande pourra jouer à remplacer Bernard Derome, blondinet nous rejouera « la tour infernale » et la merveilleuse merveille se transformera en caissière qui n’a pas encore tout à fait compris le maniement du scanner… Comme dans la vraie vie, quoi!

Et puis, au yab’ également madame WW. Que serait une journée off en semaine sans une p’tite folie, hein! On a mangé des crêpes! Avec du sirop d’érable! (me suis retenue parzemple, parce que de la glace vanille sur ça aurait été délicieux, mais ô combien péché!!!)

Me reste juste à répéter inlassablement « Ahoum…ahoum… ahoum.. »

T’as besoin de vacances quand…

tu refuses systématiquement de lire autre chose que la BD dans la Presse;

tu changes de chaîne en voyant apparaître Bernard Derome sur l’écran pour écouter ‘Décore ta vie »;

tu te demandes sérieusement si quelqu’un remarquerait que tu vas travailler avec le haut de ton maillot de bain;

tu te lèves en te disant que dans 14 heures, tu pourras ENFIN retourner au lit;

tu te dis que tu aimerais que ton niveau de préoccupation ne concerne que la blancheur relative de ta lessive par rapport à celle de la voisine;

tu penses que l’odeur de Hawain Tan t’irait beaucoup mieux que celle d’Oscar de la Renta

Chu dûe, j’pense!…. Plus que deux semaines. Plus que deux semaines. Plus que deux semaines. Plus que deux semaines. Plus que deux sema…

Dure, dure, la levée du corps

Quel beau weekend! Des amis – non, n’insistez pas, j’ai juré de respecter l’anonymat des vedettes que nous fréquentons…- des enfants qui s’amusent dans la piscine jusqu’à avoir les lèvres bleues, de la bonne bouffe, du vin, du soleil mais pas de canicule…

On peut rien demander de plus, hein? Sauf que ça dure… et que les maringouins se trouvent d’autres sources alimentaires que nous!

Et comme disait l’un de nos invités, le San Pellegrino, c’est rough sur le système! Ben quoi, à la mi-quarantaire, on vit dangeureusement; on mélange sans même se soucier des effets secondaires, rosé/vin blanc/porto et eau minérale (ou misérable???). Surtout quand nos amis/invités (non j’ai dit! Je ne trahirai pas l’identité de ces aimables personnes!!!! Quoique monnayant un versement pré-autorisé de 5 easy payments… Nah! JamaisNever!) ont un bon 10 ans de moins que nous, faut faire semblant d’être capable de tenir la route.

Ca doit être pour cela que depuis mon arrivée au bureau, je tourne en rond, incapable de me concentrer sur quoi que ce soit. Et puis zut! Pour une fois, le contribuable en aura moins pour son fric, et moi je me remets tranquillement de ce dur weekend de plaisirs.